Galerie regard by Côté Jardin

HENRY-BIABAUD Patrice

Patrice Henry-Biabaud, graveur….
Un univers où j'entre assez fascinée auprès de cet aquafortiste à l'imagination qui explose en des thèmes alchimiques, bibliques, monde de symboles et de signes magiques.
Dans la série des sept eaux-fortes intitulée « OUROBOROS » (symbole
alchimique du serpent qui se mord la queue), Henry-Biabaud propose dans une sorte de cycle perpétuel une première gravure dans laquelle est contenue toute la genèse des suivantes, puisque les six autres comportent pour sujet principal l'agrandissement d'un détail de la précédente.
Chacune a necessité un mois de travail, un travail à la loupe et à l'aiguille, travail où l'esprit prend la matière pour complice ambigu, dans une pénétration infinie du dessin. Dessin dont certaines constructions géométriques s'expliquent par la vocation première d'architecte de l'artiste.
Ce travail en noir et blanc accorde aux gris une richesse surprenante, souligne avec une rare somptuosité le surréalisme du dessin. Cette obsession du cycle qui caractérise l'inspiration de Patrice Henry-Biabaud est présente dans toutes ses gravures : « Astéroïde », » Déroute 76 », « Véronique 76 »où, sur un fond d'écriture automatique, la silhouette ciselée, déchirée, articulée, inquiétante à force d'accumulations ésotériques d'une jeune femme, s'incline sur un globe où elle contemple son image prisonnière.
Evidemment on pense à Dürer et à Urs Graf qui, le premier, officialisa cette beauté de l'eau-forte (1513) et y transposa la fantasmagorie et le rêve d'une Allemagne déjà romantique.
Sous le titre « BOUSTROPHEDON », une immense eau-forte qui a necessité un an de travail : une accumulation délirante à base de thèmes bibliques et de séductions orientales. Quelques monstres étranges, l'architecture élégante d'une maison sur l'eau au Cachemire….
Explosion, prolifération, royaume de forces secrètes, d'héritages sacrés, d'éléments psychologiques, apocalyptiques, décantés par une sensibilité affinée.

Josée BARON (le Méridional)

Patrice HENRY-BIABAUD
Un bâtisseur d'empires imaginaires.
Patrice Henry-Biabaud a d'abord été architecte. Il ne faut pas l'oublier. Lorsqu'il grave à l'eau-forte c'est un espace construit, parfaitement maîtrisé où le noir et le blanc, la partie et le tout, l'infiniment grand et l'infiniment petit se conjuguent et communiquent : cités verticales, grottes, gouffres, escaliers, passerelles, pyramides racontent l'histoire de l'homme aux prises avec les forces du cosmos et les chiffres-symboles.
Une cosmogonie avec ses zones d'ombres et de lumières, ses modes de circulation et de lecture qui l'apparentent à un rythme initiatique.
Le spectateur est entraîné dans les dédales d'un délire très contrôlé. Le regard est emporté dans une expérience vertigineuse, s'ouvre sur des voûtes célestes, plonge dans des perspectives monumentales, s'attarde dans des recoins grouillant d'insectes et de plantes enchevêtrées.
La mise en abîme du monde est d'autant plus hallucinante qu'elle est d'une
singulière précision. Le travail minutieux, patient du graveur jusqu'à la limite du visible constitue une performance semblable à celle de l'enlumineur ou de l'alchimiste. Patrice Henry-Biabaud pousse jusqu'au bout l'épreuve technique et force celui qui regarde à entrer le plus loin possible dans le dessin.
Quête fascinante.
Cheminement mental et sensible dans un monde où le réel
et l'imaginaire n'en finissent pas de faire l'amour.
Patrice Henry-Biabaud est de la lignée des poètes visionnaires qu'Eluard
appelait : « les frères voyants »

Françoise SELORON.( France culture.)

 

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