Cavaloc est constamment en cavale, comme pressé par le temps, par le flux des images qui saturent son monde.
Comme s'il ne désire depuis toujours qu'une chose qui obsède immanquablement tout artiste :
faire admirer l'habileté de sa main et, par là même, donner à voir toute cette richesse que son imaginaire tenait en latence.
Alors, il s'obstine et revient sans cesse à ses figures trans-réelles du chaos. Sans lourdeur.
Sans redondance. Il leur accorde à chaque fois une forme certes plus appuyée, mais allégée par une fine ironie.
Sur la feuille ou sur le corps de la toile, la même épure opère :
des contours simplifiés, des formes légères, comme flottantes, des nuances subtiles, tout en finesse.
Aussi les figures de Cavaloc sont-elles à la fois fantasques et fantaisistes,connectées et déconnectées, liées et déliées, mêlées et démêlées dans le tourbillon du chaos,dans l'errance de notre monde devenu chaos. Lucide, Cavaloc dédaigne la morale de salon.
Il s'en moque même éperdument. Il préfère dessiner et esquisser, peindre et repeindre, comme pressé par le temps, comme sommé par le flux de la vie et peut-être même par d'autres choses inavouées ou, pour être précis, par des «choses» qu'il n'ose avouer ou révéler qu'au blanc du papier.
Considérez alors, un instant, ce dessin, exposé là devant vos yeux, j'allais même dire à la portée de vos mains, car les dessins de Cavaloc
oscillent constamment entre l'optique et le haptique (du grec haptos : toucher d'une manière tactile).
Mostafa Chebbak
Ecrivain, Philosophe
Casablanca, printemps 2011
"Je me suis attardé sur le portrait.
Des centaines d'esquisses d'après le monde réel me permettent actuellement de développer un univers d'expression humaine
et caricaturale à travers une figuration libre. Mes personnages de plus en plus tentaculaires m'ont permis de faire le lien avec Internet.
Des interconnexions filaires, des enchevêtrements de câbles, l'esprit humain qui s'exprime à travers des fenêtres virtuelles.
Une connexion et une interconnexion qui fourmillent d'informations aléatoires et précises. Une confusion bien réelle.
La figuration humaine aujourd'hui prend toute sa dimension.
Je la présente confuse et précise. Une caricature de la réalité virtuelle.
Une figuration qui mute vers l'abstraction.
Enfin, je découvre le sens de ma recherche intuitive.
Comment exprimer ce monde concret et virtuel dans lequel nous sommes plongés chaque jour,
dans cette illusion de vie qui s'exprime à travers une programmation de code binaire
(le langage de nos machines «les ordinateurs») et nos illusions optiques : nos images virtuelles (nos écrans)."
Eric CAVALOC
Casablanca, printemps 2011
Galerie regard by Côté Jardin
17 avenue Georges Clémenceau
83120 Sainte-Maxime
☎ 04 94 56 57 63